Paris, le 12 Novembre 2025
Tu viens de décrocher une alternance, tu es en pleine recherche, ou tu vis déjà cette expérience depuis quelques semaines ? Dans tous les cas, tu fais partie de ces milliers de jeunes qui choisissent chaque année ce parcours permettant d'allier formation théorique et expérience concrète en entreprise.
L'alternance représente une formidable opportunité : tu prépares un diplôme reconnu tout en développant de véritables compétences professionnelles, tu touches un salaire, et tu construis déjà ton réseau dans le monde du travail. Mais soyons honnêtes : se lancer dans l'alternance soulève aussi son lot de questions pratiques et d'inquiétudes légitimes.
Comment naviguer sereinement dans ton alternance : contrat, rémunération, aides, congés et solutions en cas de difficultés ?
C'est exactement l'objectif de cet article : t'apporter les informations dont tu as besoin pour démarrer ou poursuivre ton alternance en sachant exactement où tu en es. Nous avons rassemblé les sept questions les plus fréquentes et y répondons de manière claire et complète. Parce qu'une alternance réussie commence par une bonne compréhension de tes droits, de tes responsabilités, et des solutions qui existent quand tu rencontres une difficulté.
L'alternance repose sur deux dispositifs juridiques distincts. Comprendre les différences entre le contrat d'apprentissage et le contrat de professionnalisation est essentiel pour faire le bon choix selon votre situation et vos objectifs professionnels.
Le contrat d'apprentissage s'adresse principalement aux jeunes de 16 à 29 ans révolus, avec des dérogations au-delà de 30 ans pour les travailleurs handicapés, les créateurs d'entreprise et les sportifs de haut niveau. Sa durée varie entre 6 mois et 3 ans selon le diplôme préparé, et il vise l'obtention d'un diplôme d'État reconnu : CAP, Bac professionnel, BTS, licence, master ou diplôme d'ingénieur. Ce contrat offre des avantages importants : exonération totale de charges sociales dans la limite de 50% du SMIC, rémunération non imposable jusqu'au SMIC annuel, et aides financières pour l'employeur pouvant atteindre 6 000 euros par an maximum.
Le contrat de professionnalisation vise un public plus large : jeunes de 16 à 25 ans, mais aussi demandeurs d'emploi de 26 ans et plus, bénéficiaires du RSA, de l'ASS, de l'AAH ou sortant d'un contrat unique d'insertion. D'une durée de 6 à 12 mois (extensible à 24 mois), il vise l'acquisition d'une qualification professionnelle reconnue plutôt qu'un diplôme d'État. La formation représente 15 à 25% de la durée totale avec un minimum de 150 heures, laissant une large place à l'apprentissage en situation de travail.
Quel contrat choisir ? Si vous avez moins de 30 ans et souhaitez obtenir un diplôme reconnu, privilégiez le contrat d'apprentissage. Si vous avez plus de 26 ans, êtes demandeur d'emploi ou cherchez une qualification rapide pour vous insérer professionnellement, optez pour le contrat de professionnalisation.
Établir un contrat d'alternance implique plusieurs étapes impliquant vous-même, l'entreprise et l'école (aussi appelée Centre de Formation d’Apprentis - CFA). Tout commence par la recherche d'entreprise, suivie de la validation de l'offre avec l'employeur et votre CFA. L'école vérifie notamment que les missions correspondent au référentiel de formation et que l'entreprise dispose d'un encadrement qualifié.
La signature du contrat nécessite plusieurs documents : pièce d'identité, justificatif de domicile, dernier diplôme, numéro de sécurité sociale et parfois un certificat médical selon le secteur. Le contrat doit être signé par les trois parties avant le début de l'alternance, idéalement plusieurs semaines à l'avance. Pour une rentrée en septembre, anticipez dès mai ou juin.
Une fois signé, le contrat est déposé auprès de l'OPCO qui vérifie sa conformité et valide le financement de votre formation. Votre école confirme votre inscription et vous recevez votre carte d'alternant, donnant accès aux réductions étudiantes. L'école assure votre formation théorique et désigne un référent pédagogique, l'entreprise vous forme aux compétences pratiques avec un maître d'apprentissage, et l'OPCO finance votre formation.
En alternance, vous êtes salarié à part entière et percevez un véritable salaire mensuel avec fiche de paie. Votre rémunération est calculée en pourcentage du SMIC (1 801,80€ brut en 2025) ou du Salaire Minimum Conventionnel (SMC) si plus favorable, selon quatre critères : votre âge, votre niveau d'études, l'année d'exécution du contrat et le type de contrat.
Par exemple, un apprenti de 18 ans en 1ère année touchera 43% du SMIC (774,77€), puis 51% en 2ème année (918,92€). Un apprenti de 22 ans en 2ème année percevra 61% du SMIC (1 099,10€). Les 26 ans et plus touchent systématiquement 100% du SMIC minimum (1 801,80€).
Votre salaire évolue automatiquement de deux manières : augmentation le mois suivant votre anniversaire quand vous changez de tranche d'âge (18, 21 ou 26 ans), et augmentation annuelle à la date anniversaire de votre contrat. En cas de redoublement, la rémunération correspond à l'année précédente majorée de 15%.
Depuis le 1er mars 2025, les apprentis sont exonérés de cotisations salariales uniquement sur la part n'excédant pas 50% du SMIC. Les contrats antérieurs conservent l'exonération jusqu'à 79%. Pour les contrats de professionnalisation, les cotisations classiques s'appliquent dès le premier euro. Sur le plan fiscal, votre rémunération est exonérée d'impôt dans la limite du SMIC annuel.
De nombreuses aides existent pour soutenir votre parcours. L'Aide Personnalisée au Logement (APL) de la CAF réduit votre loyer selon vos ressources. L'aide Mobili-Jeune complète cette aide pour les moins de 30 ans en secteur privé non agricole, avec 10 à 100€ par mois pendant 11 mois maximum, soit jusqu'à 1 100€ par an. Votre salaire doit être inférieur à 120% du SMIC et votre logement situé à plus de 70 km ou 40 minutes de trajet. La demande s'effectue sur Action Logement dans les 3 mois précédant ou 5 mois suivant le début du contrat. Le secteur agricole bénéficie de l'aide Agri Mobili-Jeune jusqu'à 300€ par mois.
Pour la mobilité, les apprentis peuvent également obtenir une aide au permis de conduire de 500€ dès 18 ans, sans condition de ressources, cumulable avec toutes autres aides. Pour l’obtenir, l’apprenti s’adresse à son CFA qui lui remet le formulaire à remplir. Votre employeur doit prendre en charge au moins 50% de votre abonnement transport. Certaines régions offrent des avantages spécifiques : carte Imagine R en Île-de-France, abonnement gratuit aux transports interurbains dans les Hauts-de-France, primes carburant en zones rurales.
La prime d'activité est versée par la CAF aux alternants de plus de 18 ans percevant au moins 1 104,25€ nets (78% du SMIC). Son montant varie entre 100 et 250€ par mois selon votre situation.
Enfin, la Carte Étudiant des Métiers offre des réductions tarifaires aux moins de 26 ans. Enfin, renseignez-vous sur les avantages du comité d'entreprise (chèques vacances, réductions, aides diverses) Cela varie selon la structure où vous effectuez votre alternance.
Comme tout contrat de travail, l'alternance comprend une période d'essai,appelée ici période probatoire. Elle permet à l'employeur, comme à l’apprenti d'évaluer la collaboration et, selon les cas, de rompre son contrat sans motif sur notification écrite. Cette phase probatoire dure 45 jours de présence effective en entreprise, consécutifs ou non. Attention, seuls les jours en entreprise comptent, pas les périodes de cours. Selon votre rythme d'alternance, cela représente environ deux à trois mois.
Pendant cette période, les deux parties peuvent rompre le contrat de manière simplifiée, sans justification ni préavis. La notification doit être formalisée par écrit, par lettre remise en main propre ou recommandée. Si la rupture est à l’initiative de l’employeur, vous conservez vos droits au chômage et les salaires perçus. La rupture ne doit toutefois pas être abusive ou discriminatoire, au risque de saisir le Conseil de Prud'hommes.
Passée cette période probatoire, le contrat est définitif. Toute rupture devra alors suivre une procédure encadrée : rupture à l'amiable, démission avec saisine du médiateur ou licenciement pour faute.
Il arrive que l'alternance ne se déroule pas comme prévu. Avant d'envisager un départ, analysez précisément le problème : est-il relationnel (conflits, manque d'encadrement), lié aux missions (tâches inadaptées, absence de lien avec la formation), d'ordre légal (non-respect du contrat, harcèlement, discrimination) ou une inadéquation plus profonde ?
Ne restez jamais seul face aux difficultés. Votre référent pédagogique à l'école est votre premier interlocuteur : il connaît votre parcours et peut intervenir auprès de l'entreprise. Le médiateur de l'apprentissage (gratuit et confidentiel dans chaque région) vous aide à trouver des solutions amiables, négocier une rupture ou clarifier vos droits. Pour les problèmes légaux graves, vous pouvez en dernier recours contacter l'inspection du travail.
Si vous souhaitez quitter votre entreprise après la période probatoire, trois options existent. La rupture à l'amiable est la plus simple : vous négociez avec l'employeur et signez un document de rupture conventionnelle, sans préavis obligatoire ni recours au médiateur, tout en conservant vos droits au chômage. La démission nécessite de saisir d'abord le médiateur de la chambre consulaire dont tu dépends, puis d'envoyer un courrier recommandé avec un préavis de deux mois minimum. Elle vous prive des droits au chômage sauf si vous retrouvez une alternance sous 6 mois. Le licenciement n'est possible qu'en cas de faute grave ou lourde, force majeure, ou cas très spécifiques (i.e. inaptitude constatée par le médecin du travail, exclusion définitive du CFA).
Pour retrouver une entreprise, sollicitez le service des relations entreprises de votre école, votre référent pédagogique et le réseau d'anciens. Tu disposes pendant 6 mois maximum, sous réserve de poursuite de ton cursus de formation, du statut de stagiaire de la formation professionnelle. Cela te permet, avec l’aide du CFA, de chercher une nouvelle entreprise d’accueil tout en ayant tes frais de scolarité pris en charge.
Lors des entretiens, restez professionnel : évitez de critiquer votre ancien employeur et présentez votre changement comme une opportunité d'apprentissage vous ayant permis de mieux définir vos attentes.
En tant qu'alternant, vous êtes avant tout salarié, ce qui change radicalement votre droit aux congés. Vous bénéficiez de 5 semaines de congés payés par an (25 jours ouvrés), acquis progressivement à raison de 2,08 jours par mois travaillé. La période de référence s'étend du 1er juin au 31 mai. Contrairement aux vacances scolaires automatiques, les congés payés doivent être demandés et validés par votre employeur.
Pendant les vacances scolaires, vous travaillez. Lorsque vos camarades en formation initiale sont en congés, vous êtes en entreprise à temps plein puisqu'il n'y a pas de cours. Cette immersion prolongée est l'occasion de mener des projets de fond et de prouver votre valeur.
Exception importante : si votre entreprise ferme (e.g. congés collectifs en août, entre Noël et le Nouvel An), ces jours sont déduits de votre compteur de congés payés ou imposés sans déduction si vous n'avez pas encore acquis suffisamment de jours.
Pour poser vos congés, suivez la procédure interne (e.g. demande écrite, logiciel RH…). Votre employeur peut refuser si votre absence pose un problème d'organisation. Anticipez en planifiant vos congés dès le début d'année avec votre manager, en identifiant les périodes propices.
Concernant les jours fériés (11 par an en France), vous ne travaillez généralement pas s'ils tombent un jour d'entreprise, sauf dans certains secteurs (commerce, restauration, santé) où vous bénéficiez alors d'une majoration ou d'un repos compensateur. Les congés exceptionnels sont accordés automatiquement sans déduction : 4 jours pour mariage/PACS, 3 jours pour naissance/adoption, 3 à 14 jours pour décès d’un proche selon les cas (i.e. parent, conjoint, enfant…), etc.
Si votre employeur refuse systématiquement vos congés, c'est une faute. Tentez d'abord un compromis, puis alertez votre référent pédagogique et le médiateur. Attention : ne partez jamais en congés sans accord, cela constituerait une absence injustifiée pouvant entraîner un licenciement.
Chaque parcours d'alternance est unique. Certains d'entre vous vivront cette expérience de manière fluide, d'autres rencontreront des obstacles imprévus. Mais quelle que soit votre situation, une chose reste constante : l'alternance est un apprentissage permanent qui va bien au-delà des compétences techniques inscrites sur votre fiche de poste.
Car être alternant, c'est avant tout jongler entre deux mondes : celui de la formation et celui de l'entreprise. Cette double casquette peut sembler complexe au début, mais elle constitue précisément la richesse de ce parcours. En naviguant quotidiennement entre ces deux univers, vous allez apprendre à vous adapter, à gérer des imprévus, à communiquer avec des profils variés, et surtout, à construire progressivement votre identité professionnelle. Vous développez ainsi des compétences techniques, mais aussi des qualités humaines essentielles : autonomie, adaptabilité, gestion du temps et professionnalisme. Cette dimension humaine de l'alternance est souvent sous-estimée, alors qu'elle constitue la véritable valeur ajoutée de ce parcours.
N'oubliez jamais que vous n'êtes pas seul dans cette aventure. Votre école, votre entreprise, les médiateurs et les différents organismes d'accompagnement sont là pour vous soutenir. N'hésitez jamais à poser des questions, à demander de l'aide ou à signaler une difficulté. La réussite de votre alternance dépend aussi de votre capacité à communiquer et à solliciter les bonnes personnes au bon moment.
C'est précisément dans cette logique d'accompagnement que Delta Business School place le suivi de ses alternants au cœur de ses priorités. Notre engagement commence dès votre recherche d'alternance, où nous mobilisons notre réseau d'entreprises partenaires et vous préparons concrètement aux entretiens pour maximiser vos chances de décrocher le poste idéal. Une fois votre contrat signé, votre référent pédagogique devient votre interlocuteur privilégié tout au long de votre parcours. Il maintient un lien régulier avec votre employeur, s'assure que votre alternance se déroule dans de bonnes conditions, et reste disponible pour répondre à vos interrogations, qu'elles soient académiques ou professionnelles. Si des difficultés apparaissent, notre équipe intervient rapidement pour vous accompagner vers des solutions adaptées. Parce qu'une formation en alternance réussie repose autant sur la qualité de l'enseignement que sur la qualité du suivi, nous considérons que votre réussite en entreprise nous concerne autant que votre réussite en cours.
