Se former dans un monde en perpétuelle évolution

Paris, le 08 décembre 2022

Terminé le temps où l’on apprenait un métier pour toute la vie, finie l’époque où l’on restait 40 ans dans la même entreprise. 

Les challenges du monde actuel sont nombreux : crise énergétique, inflation, crise écologique, marché du travail en mutation… Si tu es étudiant aujourd'hui, tu dois prendre des décisions avec des données qui changent constamment. 

L’incertitude grandissante pour les années à venir crée de l’anxiété et t’oblige à naviguer à l’aveugle. Alors, comment peux-tu faire face à celle-ci ? Comment choisir tes études pour acquérir les bonnes connaissances et compétences pour faire face au monde de demain ?

Les étudiants doivent faire face à des évolutions profondes

L’avenir, à court comme à moyen terme, de la société ne fait pas rêver

Le contexte géopolitique avec la guerre en Ukraine depuis le début de l’année 2022 a entraîné une crise énergétique et la sécheresse exceptionnelle de l’été 2022 a affecté les récoltes agricoles. De plus, la crise Covid-19 continue notamment en Chine avec des confinements réguliers, ce qui diminue la production dans ses usines. 

Ces éléments combinés provoquent une tension au niveau de l’offre disponible et une hausse du prix des matières premières entraînant une forte inflation que nous n’avions pas connue depuis de nombreuses années. Cette inflation fait craindre une récession à l’horizon 2023.

À ceci s’ajoute la crise écologique qui amène les jeunes à être de plus en plus éco-anxieux. La Fondation Jean-Jaurès et le Forum français de la Jeunesse ont mené une étude publiée le 25 octobre 2022 pour comprendre ce qu’il se passe dans la tête de ces jeunes. 

Les résultats mettent en avant l'éco-colère ressentie par les interrogés âgés de 18 à 30 ans face au sentiment d’urgence et à l’inaction collective, notamment de “ceux qui ont le pouvoir”. Les répondants sont unanimes sur leur angoisse quant à ce que sera la France en 2050.

Un marché du travail qui a profondément changé ces dernières années

On aura désormais plusieurs employeurs au cours de sa vie, et même parfois plusieurs vies professionnelles différentes. Cet état d’esprit est déjà présent chez les jeunes actifs depuis quelques années et a été amplifié par la crise Covid-19. 

Les étudiants sont nombreux à chercher avant tout le sens dans leurs études pour leur futur métier. Ils sont de plus en plus à ne plus vouloir s’enfermer dans un CDI et à se tourner notamment vers le freelancing, attirés par la flexibilité permise par cette forme d’activité. 

En effet, selon l’INSEE, en 2021, le nombre de créations d’entreprises en France atteint un nouveau record avec 995 900 créations (principalement issues des immatriculations d’entreprises individuelles), soit 17 % de plus qu’en 2020, qui était déjà une année record. 

Ce nombre de créations d’entreprises est supérieur de près de 80 % à son niveau moyen sur la période 2010 à 2017, avant l’expansion récente du nombre de créations d’entreprises. Ce qui démontre bien que le CDI n’est plus le Graal que cherchent les travailleurs.

Un double constat se dresse donc:

  • d’une part, un environnement morose sommant les générations à venir à résoudre de nombreux challenges, pour lesquels les solutions restent encore à trouver…
  • d’autre part, de nouvelles priorités fixées par ces jeunes générations dans leur rapport au travail, à la recherche de plus de flexibilité, nécessitant de nouvelles compétences pour s’épanouir.

La solution ? Développer son savoir-être au même titre que son savoir-faire : apprendre à gérer l’incertitude et à évoluer dans un monde en constant changement est indispensable. Il y a une réelle nécessité d’apprendre à décoder l’inconnu, à innover, à entreprendre...

Adopter un comportement résilient pour être à l’aise dans ce monde en constant changement

L’incertitude est pire que de savoir de manière certaine qu’un terrible événement va se produire. Elle nous oblige à considérer une multitude de choix à variables multiples, ce qui crée du stress et de l’anxiété. Certains gèrent cela mieux que d’autres, ils sont à l’aise avec l’improvisation, parce qu’ils ont cultivé et développé les armes pour naviguer dans l’imprévu. 

En effet, notre capacité à nous débrouiller dans des situations imprévues est souvent amplifiée par l’expérience. Si nous avons déjà été confrontés à une situation inédite et que nous avons réussi à nous en sortir en improvisant, alors il y a de fortes chances que l’on soit plus confortable pour y faire face de nouveau. 

L’expérience pour un étudiant reste à acquérir, c’est pourquoi il peut être plus difficile lorsqu’on est au début de sa vie professionnelle, de se projeter et d’avoir confiance. Voici quelques pistes pour t’aider à faire face à l’incertitude.

Développer ta tolérance à l’incertitude 

Prendre conscience que tu n’es pas à l’aise avec l’incertitude et qu’elle génère du stress et de l’anxiété est déjà la première étape. Mettre des mots sur ce que l’on ressent permet de ne plus subir son émotion, de commencer à chercher des solutions. 

L’incertitude fait partie de la vie, qu’on le veuille ou non. Le mieux est donc de l’accepter, de ne pas lutter et d’apprendre à vivre avec. Tu ne peux pas agir sur ce que tu ne contrôles pas, tu ne peux pas prévoir comment les différentes crises que nous vivons actuellement vont évoluer. 

Par contre, tu peux contrôler tes émotions et ton état d’esprit. Change de perspective, envisage la situation sous différents angles. Il y a toujours à la fois du positif et du négatif, ne te laisse pas happer par le négatif. Par exemple, Mathis, étudiant en Master 2 Marketing et Commerce option entrepreneuriat “essaie de planifier et de mettre en ordre ces incertitudes en estimant leur probabilité de se produire.” Il tente ensuite “de trouver des solutions pour certains problèmes qui pourraient potentiellement arriver”.

Choisir une formation mettant l'accent sur les soft skills 

S’inquiéter n’est pas se préparer. Le mieux que tu puisses faire pour te préparer est de développer tes softs skills, ces compétences qui sont applicables à n’importe quel domaine. Cela va te permettre de développer ta confiance en toi pour faire face aux aléas de la vie. Tu seras prêt et armé pour réagir quoi qu'il arrive. Même si tu changes de job ou de secteur, tu auras une base solide sur laquelle t’appuyer.

Parmi les softs skills, on peut citer les 8 aptitudes essentielles à cultiver selon Ken Robinson : 

  • la curiosité : poser des questions et être désireux de comprendre le fonctionnement du monde ;
  • la créativité : générer de nouvelles idées et passer à l’action ;
  • la pensée critique : analyser les informations et les idées, pour être capable par exemple de déceler les fake news ;
  • la communication : savoir exprimer ses idées de façon claire avec aisance pour pitcher un projet devant son boss ou de potentiels investisseurs ;
  • la collaboration : être capable de travailler en groupe de manière constructive ;
  • la compassion : comprendre l’autre et agir en conséquence ;
  • la sérénité : se comprendre soi pour trouver l’équilibre personnel ;
  • le civisme : s’impliquer dans la société de façon constructive. 

Le cursus que tu choisiras doit te permettre de développer ces compétences, ce savoir-être, en plus de t’enseigner le savoir-faire. Ce sont elles qui te rendront confiant quant à ton avenir, elles te permettront de gagner en confiance en toi et en ta capacité à t’adapter à ce monde du travail en constant changement. 

Victor, étudiant en Master 2 Marketing digital, cite par exemple l’importance du travail en groupe pendant les études : “On trouve souvent cela pénible, mais pour moi, c’est très important. Cela nous apprend à nous adapter, à trouver rapidement sa place dans un groupe, à mettre tout le monde d’accord… Je trouve que c’est un des apprentissages les plus importants qu’on peut nous apporter.”

Être en permanence l'acteur de ta formation

Victor pense que “les jobs d'aujourd'hui existeront de manières différentes dans le futur. Les postes vont devenir hybrides, d’autres se spécialiser... Il y a beaucoup de choses qui vont changer et je trouve cela plutôt cool, car cela veut dire qu’on est aux prémisses." 

Toutefois, son inquiétude se dirige vers les contenus des études de manière générale. “Je trouve que les études ne sont pas très adaptées parce qu’elles ne nous préparent pas du tout à cela, même dans les écoles de commerce, ou les écoles spécialisées dans le digital.” Il développe sa pensée : “On essaie de nous modeler pour un profil qui date déjà d’il y a quelques années, plutôt que de nous préparer pour le profil qu’on devra avoir dans quelques années. On nous apprend des méthodes en acquisition payante, en référencement, en rédaction… d’il y a 3-5 ans, alors qu’on devrait plutôt nous pousser à réfléchir et à s'adapter à comment ce sera dans 3-5 ans.” 

Comme solution à cela, Victor se forme seul en parallèle de ses études avec des vidéos YouTube ou des formations gratuites sur OpenClassroom par exemple. Il est également freelance et a un podcast. Plusieurs projets personnels qui lui permettent de développer des compétences concrètes et d'être au plus proche de la réalité du monde du travail.

Le monde évolue de plus en plus vite, la nouvelle génération ne sera plus installée sur les rails des générations précédentes et devra se réinventer en permanence : crises d’un nouvel ordre, organisation du travail en reconstruction, création incessante de nouvelles fonctions (à titre d'illustration, la majorité des métiers du digital aujourd'hui n’existaient pas il y a 10 ans et n’existeront sûrement plus dans 10 ou 20 ans). Alors, comment se projeter dans un tel contexte ? 

Le monde des études supérieures doit évoluer de manière à être plus en adéquation avec cette nouvelle réalité. Les programmes doivent pousser les étudiants à réfléchir au futur pour les préparer au mieux. 

Dans ce cadre, les softs skills sont les compétences qui te permettront de faire face sereinement au monde de demain, et surtout, à t’épanouir, quel(s) que soi(ent) le ou les métiers dans lesquels tu évolueras tout au long de ta carrière. Pour choisir la bonne filière, assure-toi que le programme les inclut : les cultiver doit devenir ta nouvelle obsession !