L’ouverture mercredi 18 janvier de la plateforme Parcoursup revêt une importance toute particulière pour plus de 600 000 élèves de terminale en France. Ils auront en effet, s’ils souhaitent poursuivre leurs études, jusqu’au 9 mars pour y préciser les filières vers lesquelles ils souhaitent s’orienter après qu’ils auront obtenu leur baccalauréat. La fin du processus interviendra au début de l’été lorsqu’ils recevront notification de leurs affectations pour l’année scolaire 2023/24.
Alors qu’ils abordent la dernière ligne droite de leur scolarité, comment les lycéennes et les lycéens se perçoivent-ils ? Ont-ils confiance dans leurs capacités ? Sont-ils ambitieux ? Comptent-ils poursuivre leurs études et, si oui, lesquelles ? Sont-ils séduits par l’entrepreneuriat ? Quelles sont leurs attentes vis-à-vis du monde du travail ?
Afin de répondre à ces questions, Delta Business School a confié à l’IFOP le soin d’interroger fin novembre 1 000 élèves de la seconde à la terminale. Riches d’enseignements, leurs réponses dressent le portrait d’une jeunesse plutôt sûre d’elle et ambitieuse, attirée par les études supérieures et la perspective de créer son entreprise, animée par la volonté d’exercer un métier épanouissant et porteur de sens.
Cette étude pointe également des différences notables en fonction du genre des lycéen(e)s interrogé(e)s. Moins confiantes en elles, les filles ont autant d’ambition que les garçons, mais font preuve d’une conscience plus aiguë des difficultés à être une femme dans le monde du travail.
Globalement,les lycéens interrogés font état d’un haut niveau de confiance en eux : 75%sont en effet dans ce cas, dont 1 sur 5 (21%) dit avoir« tout à fait confiance» et seulement 6% «pas du tout confiance» en eux.
Néanmoins, l’écart de perception entre les filles et les garçons est conséquent. Quand près de 9 lycéens sur 10 (87%) indiquent avoir confiance en eux, moins des deux tiers des lycéennes (64%) l’affirment. Les garçons sont également deux fois plus nombreux (28%) àdire qu’ils ont «tout à fait confiance» en eux que les filles (14%) et dix fois moins nombreux(1%) à ne pas avoir «dutoutconfiance» en eux que les filles (10%). Chez ces dernières, leniveau de vie du foyer auquel elles appartiennent entraine des écarts conséquents : 91% decelles qui sont issues des catégories aisées ont confiance en elles contre 64% pour lescatégories pauvres.
Les lycéens sont-ils ambitieux ? La réponse est oui, sans ambiguïté. Filles et garçons confondus, ils sont 85% à le dire, les lycéens (87%) à peine plus que les lycéennes (82%). La proportion de «très ambitieux» est identique (21%) pour les deux. En l’espèce, les élèves inscrits dans le privé sont quasiment deux fois plus nombreux (33%) à s’affirmer «très ambitieux» que ceux étudiant dans le public (18%).
Pour la grande majorité des jeunes interrogés (68%), l’ambition n’est pas une affaire de genre puisqu’ils considèrent que femmes et hommes en font montre dans les mêmes proportions. Il est toutefois intéressant de constater que chez celles et ceux qui ne sont pas d’accord avec cette affirmation, les divergences entre sexes sont marquées : 21% des lycéens et 7% des lycéennes pensent que les hommes ont plus d’ambition que les femmes et, à l’inverse, 26% des lycéennes et 10% des lycéens pensent que les femmes ont plus d’ambition que les hommes.
La quasi-totalité des lycéennes et des lycéens envisagent de poursuivre des études supérieures une fois le baccalauréat en poche, les filles (93%) dans une proportion très proche des garçons (90%). Cependant, un écart de 9 points sépare celles qui en sont «certaines » (71%) de ceux qui en sont « certains » (62%). C’est parmi les catégories socio-professionnelles aisées que la proportion de lycéens « certains » de continuer leurs études est la plus forte (79%), 12 points de plus (67%) que parmi les catégories modestes ou pauvres
Sans surprise, les filières scientifiques attirent plus les garçons (35%) que les filles (29%), particulièrement celles dédiées à la technologie et à l’informatique (18% des lycéens s’y projettent contre 2% des lycéennes). Exception à la règle, les disciplines liées à la santé (médecine, pharmacie...) séduisent bien plus les filles (19%) que les garçons (6%). C’est également le cas pour les cursus en sciences économiques et en droit (38% des lycéennes contre 33% des lycéens) et les filières littéraires (14% des filles et 7% des garçons).
Le souhait d’intégrer une grande école est partagé à parts presque égales puisque 57% des lycéennes et 60% des lycéens disent qu’ils aimeraient y accéder. Un souhait particulièrement fort parmi les élèves appartenant aux catégories aisées qui sont quelque91% à se dire dans ce cas. Les lycéens affichant un fort sentiment de confiance en soi, un haut niveau d’ambition et la certitude d’être bons élèves sont également les plus nombreux à prétendre accéder à une grande école.
Les jeunes interrogés par l’IFOP font montre d’une belle confiance à la perspective de créer leur entreprise ou d’occuper des postes de direction : 7 sur 10 (70%) se sentent capables d’entreprendre et près de 8 sur 10 (77%) d’assumer les fonctions de cadre supérieur. Une proportion qui grimpe à 95% chez les lycéens issus des classes les plus aisées de la population. Globalement moins sûres d’elles, les filles le sont pareillement quant à leurscapacités de diriger : quand 74% des lycéens disent avoir les capacités de créer leur propresociété, 65% des lycéennes adhèrent à cette possibilité. Idem sur le fait d’occuper un postede cadre supérieur : 81% des garçons s’en sentent capables contre 73% des filles.
Qu’ils s’en sentent aujourd’hui capables ou non, la perspective de créer sa propre activité après quelques années de salariat séduit aujourd’hui plus de 8 élèves sur 10 (81%), filles et garçons exprimant cette éventualité à un niveau équivalent. Plus de la moitié (53%) des jeunes interrogés disent qu’ils pourraient franchir le pas dès la fin de leurs études, répondant ainsi à l’aspiration de plus en plus forte d’une meilleure maitrise sur sa vie, tant professionnelle que personnelle.
Quelle que soit la voie qu’ils choisiront après le baccalauréat, garçons et filles placent les mêmes valeurs en tête de leurs attentes : faire un métier qu’on aime (85%), qui donne du sens (81%) et apporte du respect (78%). Pour chacun de ces items, les aspirations des lycéennes sont plus fortes que celles de leurs homologues masculins : ainsi, être respectée est primordial pour 84% d’entre elles contre 73% pour les garçons. Elles sont également plus nombreuses à souhaiter organiser leur temps comme elles le souhaitent (54% contre48%), mais moins à vouloir gagner beaucoup d’argent (46% contre 50%).Enfin, si les lycéens sont très minoritairement sensibles au fait d’avoir plus tard du pouvoir (21%), d’être un(e) leader (21%) ou d’être admiré (17%), on constate que ces perspectives séduisent plus les garçons que les filles.
Avant même d’intégrer le monde professionnel, les jeunes filles perçoivent clairement les difficultés auxquelles elles pourront être confrontées. Une majorité de lycéens (60%) considèrent par exemple qu’être une femme n’est pas pénalisant dans le monde du travail, opinion que ne partagent pas les lycéennes puisque moins de la moitié d’entre elles (46%)sont de cet avis. Et quand moins du tiers (31%) des garçons jugent qu’avoir une famille n’est pas un frein à l’embauche, la moitié (50%) des filles estiment au contraire que c’en est un. Quant aux différences de salaires lors du premier emploi, elles sont à l’évidence connues des jeunes puisque 72% d’entre eux disent qu’elles existent, les filles étant là encore plus affirmatives (75%) que les garçons (68%).
Enquête menée par l’IFOP pour Delta Business School du 22 au 30 novembre 2022 par questionnaire auto-administré auprès de 1 006 lycéennes et lycéens représentatifs de la population lycéenne.